Nozze di u Paghjulaghju

L’adaptation en langue corse de The Tinker’s wedding sous le titre E Nozze di u Paghjulaghju, nous transporte non pas dans l’univers populaire des îles d’Aran, mais dans la région de Castagniccia en Haute Corse, dans les année 50. Les héros sont les rétameurs allant de village en village vendre leur production et le cas échéant voler quelques poules, des œufs ou un âne... La langue corse, poétique et rustique à la fois, permet de respecter l’écriture de Synge et le parler de personnages habitués à penser en gaélique avec des tournures de phrases parfois proches du corse. À la tombée de la nuit, sur le bas-côté d’une route de village, Madalena Caselli guette le passage du prêtre, aux côtés de Antò son compagnon qui répare des vieilles casseroles et fabrique des ustensiles de cuisine. Pour ces pauvres traculini, faire célébrer un mariage auprès d’un ecclésiastique n’est pas chose facile – les prêtres du rural aiment bien se faire payer en monnaie sonnante et trébuchante et même en nature –. L’arrivée de Maria, la mère d’Antò, vieille femme ivrogne, met en danger l’affaire... Le rêve de mariage de Madalena bat de l’aile avec l’hostilité de la mère d’Antò, l’avarice du prêtre et la faiblesse du futur époux qui traine la patte et la voix ; tous ces personnages crasseux, joyeux, agressifs parfois, tous amoureux de la boisson, quatre fgures hors du commun, ont un caractère de cochon, s’emportent et se réconcilient à longueur de journée nous entraînent dans une farce aux multiples rebondissements.