La peinture baroque en Corse ou la reconnaissance de l?Ecole du XVIIe et XVIIIe siècle

Au lendemain du Concile de Trente, l’Eglise tente d’implanter une politique de reconquête des âmes sur l’île, dès lors les évêques réformateurs débarquent entourés de nombreux missionnaires prêts à reprendre en main les évêchés trop longtemps délaissés. En cette fin du XVIe siècle, les constats établis par les visiteurs apostoliques révèlent un enracinement profond des Corses à des superstitions ancestrales. Dès 1575, on abandonne l’évêché de Mariana pour construire le choeur de la cathédrale Santa Maria Assunta au sein de Bastia qui devient alors le foyer de l’art baroque en Corse. Durant le XVIIe siècle, grâce à la prospérité de Bastia qui s’impose en tant que cité marchande, on observe la multiplication des confréries et des mécènes qui encouragent la production des oeuvres. De grands chantiers s’organisent tel que celui de San Ghjuvà Battista, de nombreux couvents, oratoires et chapelles voient le jour.

Après de nombreuses années de recherches qui se poursuivent actuellement, nous avons pu noter qu’un grand nombre d’artistes travaillaient ensemble sur les mêmes chantiers quelles que soient leurs origines. Certains d’entre eux tel que Nicolao Castiglioni peintre bastiais du XVIIe siècle qui introduit une iconographie originale tel que le « maure bourreau » inspira plusieurs générations de peintres de l’école Corse. D’autres originaires d’Italie tel que Carli, Baino, Grandi et bien d’autres s’installeront en Corse et produiront un grand nombre oeuvres pour les notables locaux. Les volontés et les goûts des mécènes insulaires ont été capitaux dans les choix iconographiques et nous réservent d’importantes curiosités iconographiques. Ces artistes appréciés pour leur talent restent les témoins de la société Corse de l’Epoque Moderne souvent victime de ses croyances, de ses craintes et de ses illusions.