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Cunferenza

Film-débat autour de "Récit d'une tragédie ordinaire"

Dimanche 02 novembre 2014 à 14h00
Anne de Giafferri   


Chaque année, les étudiants de l'université de Corse organisent des rencontres culturelles sur le campus à Corte. Les jeunes viennent nombreux écouter les conférences et les concerts. Ils boivent et tirent en l'air. Ce jeudi 4 février 2010, Jean-Baptiste, 21 ans, se rend à ces soirées, armé, comme les autres. Tout bascule quand, entre bagarre et coups de feu, Antoine, 21 ans, s'écroule, mort. Récit d'une tragédie ordinaire raconte l'histoire de Jean-Baptiste, celle d'un acte de violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sans raison politique ni économique, sans contexte de criminalité ni de délinquance. Ce fait divers est la trame du film et le point de départ nous permettant d'aborder la question de la violence en Corse.

Jean-Baptiste porte un Jéricho 9 mm, « pour tirer en l'air aux Scontri pendant le concert, je savais que ça se pratiquait. » L'arme lui a été offerte par son grand-père pour ses 18 ans. « Je porte les mêmes prénom et nom que lui et il m'a donné son arme. Je ne sais pas si c’est la tradition. Les armes ont toujours été dans mon environnement, elles ne m'effraient pas. » Vers 2h du matin, Jean-Baptiste et ses amis croisent un groupe de jeunes. Un coup d'épaule, des insultes déclenchent une bagarre très violente. Soudain, un coup de feu retentit. Antoine, 21 ans, s'écroule, atteint d'une balle dans la nuque. « J'ai pensé dans un premier temps que la personne se couchait, qu'elle avait eu peur. Je reconnais avoir sorti mon arme car, dans la bagarre, les coups ne suffisaient plus. Il faisait nuit, je faisais face et j'étais paniqué. » Le lendemain, Jean-Baptiste se présente avec son arme au Palais de justice de Bastia. Le procès aura lieu trois ans et demi après les faits. Cinq jours d'Assises à l'issue desquelles Jean-Baptiste sera condamné à 12 ans de réclusion criminelle. La communauté universitaire est meurtrie, la société corse a l'impression de vaciller. Elle compte ses morts violentes depuis longtemps déjà. Celle d'un jeune étudiant lui procure un sentiment d'impuissance mêlée de rage. Suite au drame, une «marche blanche » et quelques prises de paroles ont lieu, puis le silence. L'année suivante, I Scontri se dérouleront dans les mêmes conditions. Les jeunes boivent, tirent des coups de feu.

La conférence débutera par la projection du film et se poursuivra par un débat.

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