Antigone aux temps présents ; Cousines ; l'Amour empaillé

« Depuis la fin du XVIIIème siècle la figure d’Antigone a inspiré des centaines de poètes, de dramaturges, d’auteurs les plus divers. C’est dire la fascination suscitée par l’héroïne du tragique grec et l’amplitude de sa résonance.

Vue, revue, réinventée, ou carrément décalquée à partir du chef-d’œuvre de Sophocle, le personnage a une singulière prégnance.

Toujours actuelle Antigone.

Toujours mythique.

Toujours aussi…évidente.

Elle est si extraordinaire, que comble du paradoxe on la rencontre au quotidien. On la croise dans la rue. Elle est parfois à la une des journaux. Humble et rebelle.

C’est ce genre d’Antigone qui est venue m’habiter à travers l’histoire d’une femme, d’une de mes semblables dont les ennuis avec la loi des hommes ont commencé avec un geste très simple, très spontané, très essentiel : ouvrir sa porte à un fugitif.

Dans l’affaire j’ai voulu un Créon roublard, politicard, pleurnichard et manipulateur, l’œil rivé à la courbe des sondages. Il a l’intelligence de ses défauts ce en quoi il est redoutable. Il sait également jouer de la solidité de ses arguments.

Aux rapports sœur/frère, qui ont fait couler tant d’encre, j’ai préféré aborder les liens de filiation, évocateurs de la charge de la transmission d’une génération à une autre. »