L’écume des traces

Les traces d’hier nourrissent celles d’aujourd’hui. Ces traces éphémères et intangibles suggèrent un mimétisme culturel dans lequel les traces d’une époque, d’un style ou d’une génération sont transmises et imitées par la suivante et ce à travers le temps. Tel un jeu de miroir où les traces laissées sont reprises et réfléchies par un autre comme si l’espace était traversé par une série de réflexions d’un même mouvement, c’est l’empreinte qui est ensuite reproduite ou imitée créant une chaîne continue d’interactions ou d’influences. L’écume des traces évoque la notion de l’invisible et fait référence à l’idée de laisser des empreintes, des souvenirs, ce qui a été, ce qui se donne à voir, se dissipe presque immédiatement, mais où chaque mouvement, chaque trace, est comme un souffle ou un passage. Sur quel héritage s’appuyer ? La mémoire doit-elle tomber dans l’oubli, ou bien être transmise ? » Il s’agit de questionner l’héritage qui est en nous à l’aune des gestes et des écritures que nous avons traversés. Je souhaiterais proposer un cadre ouvert dans lequel ce qui nous anime se conjugue dans un jeu de résonances, pour en extraire un corpus de gestes et de fragments chorégraphiques. Une transmission de pair-à-pair pour garder la chaîne de la création vivante et continuer de célébrer un monde commun.