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Attualità

Cycle de séminaires ICPP- Pierre Couvidat-Gherardi 09/12

Titre de la communication : « Construire et se construire dans le souvenir du père. Regards sur l’œuvre de trois auteurs corses du XX? siècle, enfants lors de la Première Guerre mondiale : Ghjiseppu Maria Bonavita, Ignaziu Colombani, Anton Francescu Filippini. »

Résumé : Si dans la littérature corse – quelle que soit la période considérée – l’image de la mère, protectrice et adulée, est omniprésente, c’est une réalité bien différente qui est observée pour la figure paternelle. S’il n’est pas absent du corpus littéraire corse, le père n’en demeure pas moins souvent en retrait.

Quelques auteurs font exception. Trois auteurs majeurs de la littérature d’expression corse du XXe siècle ont évoqué le temps de l’enfance dans leurs œuvres respectives qui s’inscrivent souvent dans le sillon de l’autobiographie. Ignaziu Colombani d’abord, gouverneur de la France d’Outre-Mer, est notamment auteur du recueil de poèmes Rime di Rustinu (1957-1959) et du récit autobiographique Ricordi (1961-1964). C’est dans ce même exercice que s’est illustré Ghjiseppu Maria Bonavita, avec U Pane Azimu (1967). Enfin, Anton Francescu Filippini est l’auteur d’une œuvre poétique considérable, publiée essentiellement à Rome, à laquelle s’ajoute un recueil de courts textes en prose Quarisiminu (1997), publié à titre posthume, dont nous étudierons ici un extrait. Sous la plume de Bonavita et de Filippini, les poèmes et les textes en prose évoquent le père tombé lors de la Première Guerre mondiale. Quant à Colombani, né à Montréal et ayant conservé jusqu’à sa mort des attaches avec le Québec et Saint-Pierre-et-Miquelon, il grandit en Corse avec un père qui pour des raisons économiques l’avait quittée à la fin du XIXe siècle et n’y revint que de manière sporadique. Nous nous appuierons sur un corpus composé des œuvres littéraires des trois auteurs, ainsi que sur des manuscrits et correspondances inédites conservées au sein du fonds I. Colombani.

Ces auteurs grandissent dans une société matriarcale, ils sont élevés par leur mère, les tantes, qui maintiennent courageusement le foyer en vie, et nous n’omettrons pas d’en mentionner l’importance. Aussi, nous observerons ici l’entremêlement, dans les œuvres littéraires respectives de Colombani, Filippini et Bonavita, du souvenir voire de la nostalgie d’une enfance corse et villageoise lointaine d’une part, de la douleur toujours vive des cicatrices causées par l’effroi de la Première Guerre Mondiale d’autre part.

 

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PASCAL ALITTI | Mise à jour le 02/12/2025
Rendez-vous

Mardi 09 décembre 2025 de 13h00 à 14h00

Salle immersive Bâtiment Edmond Simeoni, Campus Mariani, Corti