Cycle de séminaires ICPP - Paul Pina-Gherardi

Le déploiement progressif du numérique et d’Internet dans les institutions et chez les particuliers changent notre rapport à l’information et nos moyens de renseignement. En effet, le Web offre la possibilité d’interagir sans contrainte de distance avec le monde entier, le plus souvent, gratuitement. Les documents, les correspondances, les livres, les œuvres d’art, se numérisent et sont propagés sur la toile pour ces nouveaux types de visiteurs. Cela induit de nouvelles pratiques, dont celles de la médiation (processus de mise en relation entre un visiteur/lecteur et une œuvre artistique), qui prennent des formes bien différentes sur ces écrans. Il y a alors un lien étroit entre les pratiques de médiation et le progrès technique.

Arrivé en fin 2022, les IA génératives déchaînent les passions avec l’arrivée de ChatGPT. Un tel programme prend en entrée du texte (et plus récemment, des images, du son) et produit du texte (ou des images, du son, etc.), correspondant généralement à la demande de l’utilisateur, sous forme de langage humain. Les démonstrations sont bluffantes. Les GLAM (Galleries, Libraries, Archives, Museums) cherchent alors à s’approprier cette avancée, et intègrent petit-à-petit des modèles de langages (LLM) spécialisés dans la médiation culturelle, qui offrent de nouvelles expériences aux visiteurs. Quelles sont les techniques mises en œuvre ? Comment l’IA questionne le principe même de la médiation ? En effet, les interactions deviennent totalement virtuelles, les supports produits sont issus d’algorithmes qui simulent une réflexion, et non d’un processus totalement humain. A quel niveau peut-on alors se fier à leur production ?

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